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CHAPITRE XXXIV.
dans quelles saisons les coups de tonnerre foudroyants
sont-ils le plus fréquents ?

Autant je suis éloigné de regarder l’ensemble des proverbes, des dictons populaires, comme le code de la sagesse des nations, autant je crois que les physiciens ont eu tort de n’accorder que leur dédain à ceux de ces proverbes qui se rapportent à des phénomènes naturels. Les accepter aveuglément serait assurément une grande faute ; mais ce n’en est pas une moindre que de les rejeter sans examen. En me laissant guider par ces principes, il m’est quelquefois arrivé= déjà de trouver d’importantes vérités là où l’on s’obstinait à ne voir que le fruit de la préoccupation et des préjugés. Aussi, malgré tout ce qu’il y avait d’improbable, disons mieux, de contraire aux idées reçues, dans l’aphorisme des campagnards : « les tonnerres ne sont jamais plus dangereux que dans les saisons froides », j’ai pensé devoir le soumettre à une épreuve dont personne n’a le droit d’appeler, à celle de l’observation. Cette épreuve, au surplus, voici de quelle manière simple il m’a paru qu’on pouvait la faire.

J’ai tenu note, dans mes lectures, de tous les coups foudroyants à dates certaines signalés par les navigateurs, et je les ai classés par mois ; bien entendu qu’il a fallu ne comprendre dans ce recensement que les événements d’un seul hémisphère, car, au nord et au midi de l’équateur les mois d’une même dénomination correspondent à