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sont à cette distance des grandes terres environnantes.

Remarquons, avant de terminer, que les navigateurs dont les observations nous sont parvenues, sont d’autant moins nombreux que la plupart nous laissent dans l’incertitude de savoir ce qu’il faut penser des violents orages, des temps orageux dont ils ont si souvent l’occasion de parler, quel que soit le lieu où ils se trouvent. La question de savoir ce que les marins entendent par orage n’est pas facile à résoudre. Voici néanmoins un passage de Dixon qui semble devoir nous éclairer. Ce navigateur, en s’éloignant de Noatka, s’exprime ainsi :

Le 26 septembre 1786, vers trois heures du matin, nous eûmes un orage très-fort et une grosse pluie : les coups de tonnerre étaient affreux, les éclairs si fréquents et si vifs, que ceux de nos gens qui étaient sur le pont en furent aveuglés pour un temps considérable ; chaque éclair laissait après lui une odeur de soufre très-désagréable…. L’orage s’apaisa vers six heures du matin.

Il est bien évident que si le tonnerre et les éclairs avaient été plus modérés, Dixon n’en aurait rien dit, et nous serions encore à savoir ce qu’il entendait par orage.

Mais voici des passages extraits des voyages du capitaine Mears qui nous laissent dans le doute. Le capitaine Mears, commandant la Felice en 1788, se rendant de Samboingan à la côte nord-ouest d’Amérique, éprouva de violents orages.

Ce temps, » dit-il, « continua d’être orageux jusqu’au 17 avril, que le vent sauta à l’est-sud-est et souffla avec plus de violence encore. »

Plus loin il ajoute : « Le matin du 24, le vent tourna