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rent alors à quelque distance, puis reviennent à leur travail après l’explosion et quand le nuage est tout à fait dissipé. J’ai vu maintes fois le gros nuage de Grondone se former vers midi et tenir bon jusqu’à quatre ou cinq heures du soir, puis donner lieu, après quelques coups de tonnerre, à un petit orage.

Il est probable qu’il existe sur d’autres points des Apennins des causes particulières qui donnent lieu à de petits orages dont les effets sont très-circonscrits. J’en juge par cette observation, savoir : que par un beau soleil, sans qu’aucun point du ciel visible à l’observateur placé au fond d’une vallée, dans le lit d’un torrent, par exemple, paraisse chargé du moindre nuage, tout à coup cependant un bruit épouvantable annonce l’arrivée d’une masse d’eau bourbeuse qui roule d’énormes pierres et s’avance avec une vitesse qui donne à peine le temps de fuir aux muletiers et aux voyageurs engagés dans ces vallons.

Il est bon de faire observer que les lits des torrents, le plus souvent à sec, sont les seules routes pratiquées et praticables, dans quelques parties des Apennins. La mine de fer de Grondone se trouve dans une roche de serpentine, »

Le colonel Jackson m’a signalé les environs de Bialystock, en Lithuanie, comme étant en été le théâtre d’orages presque continuels et de coups foudroyants. Ces orages ne durent que deux ou trois heures ; le reste du temps, le ciel est d’une sérénité remarquable.

Au surplus, faudrait-il donc tant s’étonner de l’influence que la nature du sol pourrait exercer sur les