Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 4.djvu/181

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans cette contrée, qu’il convient de chercher l’explication de ce fait. »

Voici une note que je dois à l’amitié de M. Vicat, et qui vient à l’appui des considérations précédentes :

« En 1807, étant élève des ponts et chaussées, en mission dans les États de Gênes, et chargé d’un tracé de route à travers cette partie de la chaîne des Apennins, qui sépare Plaisance du littoral de la Méditerranée, je me trouvai, par la nature même de mon service, obligé d’habiter pendant plusieurs jours un hameau nommé Grondone. À quelques centaines de pas du hameau , une riche mine de fer se présente sous la forme d’un pic qui semble percer le sol pour s’élever, autant qu’il puisse m’en souvenir, à une trentaine de mètres (plutôt plus que moins). Cette mine, qui rend, dit-on, 70 p. 100, est exploitée et fournit le minerai aux fourneaux d’un bourg nommé les Ferruira. Son élévation au-dessus de la Méditerranée est presque égale à celle de la chaîne apennine, puisqu’elle gît non loin du col qui sépare le versant de cette mer de celui de l’Adriatique.

« Or, voici ce qui est de notoriété publique dans le pays , et ce que j’ai souvent pu vérifier moi-même. Il est rare qu’une seule des chaudes journées de juillet et d’août se passe sans qu’un nuage électrique se forme au-dessus du territoire de Grondone. Ce nuage grossit insensiblement, reste pendant quelques heures comme suspendu sur la mine de fer dont j’ai parlé, puis éclate en se déchargeant sur la mine elle-même.

« Les ouvriers mineurs , avertis par l’expérience, jugent quand il est temps de quitter la place ; ils se reti-