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beaucoup plus que dans les contrées environnantes ; mais j’ai hâte de suivre le même phénomène dans nos climats tempérés.

Si l’on jette les yeux sur la table qui termine ce chapitre , on verra qu’en Europe le nombre moyen annuel de jours de tonnerre varie, en masse, assez lentement avec la latitude, pour qu’on dût s’attendre à trouver, à Paris et aux environs d’Orléans, des résultats presque identiques, des résultats différant entre eux de deux ou trois unités au plus. Eh bien , il en est tout autrement.

À Paris, il tonne, terme moyen, quatorze fois par an, tandis qu’à Denainvilliers, entre Pithiviers et Orléans , le nombre moyen des jours de tonnerre est de la moitié plus fort ou s’élève à près de vingt et un.

Ce rapprochement constate une influence locale manifeste, mais dont il faudra chercher la cause ailleurs que dans la forme du terrain, car il serait difficile de citer un pays moins accidenté que celui qui entoure Paris et Orléans.

Cette cause, la trouvera-t-on dans la Loire, dans la vaste forêt d’Orléans, dans la Sologne ? C’est une question que je me garderai bien d’aborder en ce moment. Je dirai même que, suivant quelques météorologistes, la nature du terrain peut contribuer aussi à rendre les orages accompagnés de tonnerre plus ou moins fréquents. Voici, à ce sujet, les remarques que M. Lewis-Weston-Dillwyn adressait, en 1803, à M. Luke-Howard :

Est du Devonshire, beaucoup d’orages (peu de mines métalliques) ;
Devonshire, un peu moins (plus de mines) ;
Cornouailles, moins encore (pays de mines) ;