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La foudre frappa le monument de Drusus, père de Claude, quelques jours avant la mort de cet empereur.

En reconnaissant que chacun des faits historiques qu’on vient de mentionner, serait sans grande valeur, considéré isolément, j’estime qu’ils se fortifient assez l’un l’autre pour donner, dans leur ensemble, une très-légère probabilité à l’idée que, depuis les temps anciens, les orages ont diminué d’intensité.

Le nombre d’exemples de coups de foudre dont les anciens ont cru devoir conserver le souvenir n’est pas, à beaucoup près, aussi grand qu’on l’avait prétendu, quoique les dates mentionnées embrassent un espace considérable. Si l’on voulait comparer ces phénomènes à ceux qui sont arrivés à des époques plus modernes, il faudrait remarquer que l’établissement des paratonnerres a eu pour effet de diminuer le nombre de coups foudroyants.

Sans prétendre donner les éléments précis d’une telle comparaison, je dirai que l’église Sainte-Geneviève fut détruite en partie par la foudre, en 1483 ; — qu’avant l’établissement d’un paratonnerre sur la tour de Strasbourg, ce magnifique monument était presque tous les ans visité et détérioré par le météore ; — que les Invalides reçurent une décharge menaçante, il y a peu d’années ; — que c’est à un coup de foudre récent qu’il faut attribuer l’obligation où l’on a été de détruire de fond en comble l’un des clochers de Saint-Denis ; — que, dans une étendue de pays très-limitée, située sur le littoral de la Bretagne, M. La Pezlaie a pu enregistrer les coups de foudre dont je vais donner les indications :