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à l’aide d’une épée plantée en terre. Aujourd’hui, les risques et périls d’une semblable expérience, même pendant nos plus forts orages, seraient si petits que personne n’aurait la pensée d’en tenir note. Ceux donc qui se persuadent, bien à tort je crois, que les anciens auteurs ne renferment rien de hasardé, que toutes leurs paroles étaient passées au creuset d’une raison sévère, trouveront s’ils le veulent, dans le passage de Ctésias, la preuve que jadis les orages avaient une intensité inconnue aux peuples modernes.

Mais cette conclusion ne se fondait pas seulement sur les coups de foudre dont des hommes avaient été victimes ; on a prétendu s’appuyer aussi sur ceux, en nombre très-considérable, disait-on, qui avaient frappé les monuments de Rome et des environs. Procédons, autant que possible, à cette énumération.

Les anciens auteurs ont parlé d’un coup de foudre qui frappa les murailles de Velletri comme un indice des hautes destinées auxquelles parviendrait un jour un citoyen de cette ville. On sait qu’Auguste naquit à Velletri.

Suétone dit qu’après le meurtre de César, la foudre endommagea le monument de Julie, sa fille. Il mentionne aussi un coup de foudre qui frappa une portion du palais d’Auguste, sur le mont Palatin.

Suivant le même historien, quelque temps avant la mort d’Auguste, la foudre détruisit la première lettre du nom de cet empereur, dans l’inscription qui se lisait sous sa statue.

Sous le règne de Caligula, la foudre frappa le capitole de Capoue et le temple d’Apollon Palatin à Rome.