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Pline le naturaliste me fournit ce passage :

« En Italie, on a cessé de construire des tours, pendant la guerre, entre Terracine et le temple de Féronie, parce que toutes étaient renversées par le tonnerre. »

Un grand nombre de tours renversées par le tonnerre ! C’est un effet probablement très-supérieur à ce que le météore produit aujourd’hui sur le territoire de Terracine, dans l’espace d’un grand nombre d’années.

En m’étayant de la remarque pleine de justesse, que si l’histoire des anciens peuples est remplie de fables, leur fable d’autre part abonde en événements historiques, il me serait peut-être permis de citer Virgile, Ovide, Properce , pour prouver que le tonnerre faisait jadis plus de victimes que de nos jours. Tandis que l’histoire moderne ne nous présenterait aucun homme de marque foudroyé, nous trouverions dans les trois poëtes, les noms de Salmonée, de Capanée, de Sémélé, de Rémulus, d’Encelade, de Typhon, d’Ajax fils d’Oïlée, d’Esculape, d’Adimante prince de Phlionte, de Lycaon, etc. Les poëtes paraissent-ils une garantie trop douteuse en matière de physique pour figurer ici, je citerai la mort de Tullus Hostilius, d’après l’autorité de Tite-Live et de Denys d’Halicarnasse ; la mort de l’empereur Carus, foudroyé dans sa tente vers l’année 283, s’il faut en croire Flavius Vopiscus ; la mort de l’empereur Anastase Ier. En suivant Octave Auguste chez les Cantabres, je verrai la foudre sillonnant sa litière, tuer l’esclave qui le précédait pour l’éclairer.

Ctésias dit qu’Artaxercès fit devant lui, à ses risques et périls, une expérience qui consistait à écarter les orages