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de 50. M. Boussingault, qui a fait un voyage si curieux dans les Cordillères, pense que, dans la zone équinoxiale, tous les jours de l’année, probablement à toutes les heures, il se fait dans l’air une continuité de décharges électriques, et il admet qu’un observateur placé à l’équateur, s’il était doué d’organes assez sensibles, y entendrait constamment le bruit du tonnerre.

Troisième question. — Tonne-t-il aujourd’hui aussi souvent que jadis ?

Les météorologistes qui veulent comparer l’état ancien à l’état moderne du globe, sous le rapport de la température , de la pluie, de la pression atmosphérique, du magnétisme, etc., échouent dans leurs recherches, parce que le point de départ leur manque absolument, parce que l’antiquité ne possédait ni thermomètre, ni udomètre, ni baromètre, ni boussole d’aucune espèce, etc. La question que le titre de ce paragraphe signale était plus simple ; ici les instruments ne semblaient pas nécessaires. Si, au lieu de disserter longuement et bien inutilement sur la cause physique du météore, Pline, Sénèque, etc., s’étaient abaissés à nous dire combien de jours, terme moyen, il tonnait par an, à Rome, à Naples, etc., ces chiffres, rapprochés de ceux qui se trouvent consignés dans quelques tableaux météorologiques de notre époque, conduiraient à de curieux résultats. Il n’y a évidemment aucun moyen de suppléer à ces données ; j’ai pensé, toutefois, qu’il me serait permis de chercher dans le recensement des coups foudroyants cités par les historiens, non assurément une solution réelle de la question soulevée, mais un simple aperçu, mais un léger indice qui, dans le