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M. Scoresby ne mentionne pas une seule fois le tonnerre comme ayant été entendu dans les mers polaires.

Pendant la tentative faite en 1827 par le capitaine Parry pour atteindre le pôle nord, le voyage sur la glace avec les bateaux-traîneaux dura du 25 juin au 10 août, et fut compris entre 81° 15’ et 82° 44’ de latitude.

Le capitaine Parry ne vit jamais d’éclairs, n’entendit jamais le tonnerre.

Le navire l’Hécla resta à l’ancre, au Spitzberg, du 20 juin au 28 août, dans l’Hecla-Cove, par 79° 55’ de latitude nord ; aucun des observateurs n’entendit le tonnerre ni ne vit d’éclairs.

L’Hécla, enfin, avait navigué dans ces mers glaciales, du 1er mai au 19 juin, entre 71° 28’ et 79° 59’ de latitude. Du 28 août au 16 septembre, le même navire traversa la zone comprise entre le 80e et le 62e parallèle. On ne vit pas plus d’indices d’orages dans cette troisième période du voyage que dans les deux autres.

D’après l’ensemble de ces documents, il est permis d’affirmer qu’en pleine mer ou dans les îles il ne tonne jamais au delà du 75e degré de latitude nord.

Les observations du capitaine Ross viennent à l’appui de ce résultat. En 1818, les bâtiments commandés par cet officier se maintinrent depuis le commencement de juin jusqu’à la fin de septembre (dans le détroit de Davis ou dans la baie de Baffin), entre 64° et 76 degrés et demi de latitude nord. Les tableaux météorologiques correspondant à cette saison d’été ne font mention ni d’un seul éclair, ni d’un seul coup de tonnerre.

Nous pourrons, à l’aide des observations du capitaine