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frappa la tour de l’église de Hasselt, des cultivateurs qui se trouvaient sur la digue entre Zwolle et Hasselt, aux environs de cette dernière ville, observèrent un singulier phénomène. Peu de moments avant que le coup foudroyant éclatât, ils remarquèrent que leurs vêtements étaient tout couverts de feu. En faisant de vains efforts pour l’en ôter, ils portèrent leurs regards sur les objets qui les environnaient, et virent avec effroi que les arbres et les mâts scintillaient de la même flamme ; le coup retentit, et aussitôt les flammes disparurent. (Journal de La Haye.)

N’y a-t-il pas quelque raison de s’étonner que des phénomènes qui se développent avec tant d’intensité près du sol et sur les parties saillantes des navires soient si rarement remarqués à la pointe des clochers ou sur les tiges des girouettes dont la plupart des maisons sont surmontées ? Je n’ai qu’un mot à répondre : on n’aperçoit pas les feux Saint-Elme au sommet des grands édifices, par la seule raison qu’on n’y prend pas garde. Là où il s’est trouvé des observateurs attentifs, les sommités de toute nature ont repris leurs droits[1].

Watson recueillait déjà une relation qui lui venait de France, et dans laquelle il était question de cette remarque faite pendant vingt-sept années consécutives par M. Binon, curé de Plauzet, que, pendant les grands

  1. Gueneau de Montbeillard rapporte, d’après le témoignage de d’Hermolaus Barbarus et d’Aldrovand, qu’on a vu quelquefois dans des temps d’orage, à des hauteurs très-considérables, des corbeaux dont le bec jetait une vive lumière. « C’est peut-être, ajoute le collaborateur de Buffon, quelque observation de ce genre qui a valu à l’aigle le titre de ministre de la foudre. »