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temps d’orage, sur des corps de toute nature, même les moins élevés.

Dans l’Itinerary de Fynes Moryson, secrétaire de lord Montjoy, on lit qu’à la date du 23 décembre 1601, au siège de Kingsale, pendant que le ciel était sillonné par des éclairs (sans tonnerre), les cavaliers en sentinelle voyaient des lampes brûler (lamps burn) à la pointe de leurs lances et de leurs épées.

Le 25 janvier 1822, pendant une forte averse de neige, M. de Thielaw, qui se rendait alors à Freyberg, remarqua sur la route que les extrémités des branches de tous les arbres étaient lumineuses. La lumière paraissait légèrement bleuâtre.

Le 14 janvier 1824, à la suite d’un orage, M. Maxadorf ayant porté ses regards sur un chariot chargé de paille qui se trouvait au-dessous d’un gros nuage noir, au milieu d’un champ près de Cothen, observa que tous les brins de paille se redressaient et paraissaient en feu. Le fouet même du conducteur jetait une vive lumière. Ce phénomène disparut dès que le vent eut emporté le nuage noir ; il avait duré dix minutes.

Le 8 mai 1831, après le coucher du soleil, des officiers d’artillerie et du génie se promenaient tête nue pendant un orage, sur la terrasse du fort Bab-Azoun, à Alger. Chacun, en regardant son voisin, remarqua avec étonnement, aux extrémités de ses cheveux tout hérissés, de petites aigrettes lumineuses. Quand ces officiers levaient les mains, des aigrettes se formaient aussi au bout de leurs doigts. (Voyage de M. Rozet.)

Pendant l’orage du 8 janvier 1839, quand la foudre