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laquelle il tomba beaucoup de grêle), le fer des javelots de la cinquième légion parut en feu. »

Sénèque raconte qu’une étoile alla, près de Syracuse, se reposer sur le fer de la lance de Gylippe.

On lit dans Tite-Live que le javelot dont Lucius Atreus venait d’armer son fils, récemment enrôlé parmi les soldats, jeta des flammes pendant plus de deux heures sans en être consumé.

Pline avait vu lui-même de semblables clartés, à la pointe des piques de soldats qui étaient la nuit en faction sur les remparts.

Plutarque parle d’observations semblables faites en Sardaigne et en Sicile.

Procope nous apprend que, dans la guerre contre les Vandales, le ciel favorisa Bélisaire du même prodige.

Voilà, ce me semble, assez de faits, quant aux flammes qui se montrent à terre, sur la pointe des lances, des javelots, etc. Les mêmes auteurs nous fourniraient des citations beaucoup plus nombreuses encore, relativement à des apparitions analogues qui ont eu lieu en temps d’orage dans les diverses parties des navires.

Plutarque rapporte, par exemple, qu’au moment où la flotte de Lysandre sortait du port de Lampsaque pour attaquer la flotte athénienne, les deux feux qu’on appelle les étoiles de Castor et de Pollux, allèrent se placer des deux côtés de la galère de l’amiral lacédémonien.

On regardait, dans l’antiquité, les apparitions de flammes sur les mâts, les vergues ou les cordages des bâtiments, comme des présages. Aussi étaient-elles observées avec un grand soin et recueillies scrupuleusement par les