Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 4.djvu/157

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Toutefois, comment taxer d’erreur tant d’observateurs exercés ? Les éclairs ascendants, ainsi que les éclairs en boule, dont il a été si longuement question dans le chapitre VII, se mouvraient-ils donc plus lentement que les éclairs engendrés au sein de l’atmosphère ? Ce sujet appelle de nouvelles recherches. Celui qui aura vu, nettement vu, un éclair attaché à la terre par l’une de ses extrémités, ne point atteindre par l’extrémité opposée la surface des nuages, aura fait faire à la question un pas décisif.

CHAPITRE XXX.
FEUX SAINT-ELME.
il se montre souvent, en temps d’orage, des lumières vives et légèrement sifflantes, aux parties les plus saillantes des corps terrestres.

Dans les temps orageux, les portions saillantes des corps, et principalement les parties métalliques, brillent quelquefois d’une assez vive lumière, que les anciens désignaient sous les noms de Castor et Pollux. Aujourd’hui, ces feux sont plus généralement connus sous le nom de feux Saint-Elme. Les Portugais les appellent Corpo-Santo, les Anglais Coinmazants. Dans quelques parties de la Méditerranée, on les nomme Saint-Nicolas, Sainte-Claire ou Sainte-Hélène.

Les Commentaires de César renferment une des plus anciennes relations de ce phénomène qui nous aient été conservées. Dans le livre sur la guerre d’Afrique, § 47, on lit ; « Cette même nuit (une nuit orageuse pendant