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un petit siège. Ils venaient l’un et l’autre de traverser la Tweed ; ils achevaient de gravir une montée voisine des bords de cette rivière, lorsqu’on entendit à la ronde une forte détonation semblable à celle qui serait résultée de la décharge à peu près simultanée de plusieurs fusils, mais sans aucun roulement. Au même instant, le cocher du tombereau de derrière vit le tombereau de devant, les deux chevaux et son camarade tomber à terre. Le cocher et les chevaux étaient raides morts ! Examinons scrupuleusement les détails de cet événement.

Le bois du tombereau avait été fortement endommagé, là surtout où il existait des clous et des crampons en fer.

Un grand nombre de morceaux de charbon se trouvaient dispersés au loin, tout autour du tombereau. On eût dit, d’après l’aspect de plusieurs d’entre eux, qu’ils étaient restés sur le feu pendant quelque temps.

Le sol était percé de deux trous circulaires à l’endroit même où les roues le touchaient quand l’accident arriva. Une demi-heure après l’événement ces deux trous émettaient une odeur que Brydone compara à celle de l’éther.

Les deux bandes circulaires en fer qui recouvraient les deux jantes offraient des marques évidentes de fusion dans les deux parties qui reposaient sur la terre au moment de la détonation, et nulle autre part.

Le poil des chevaux avait été brûlé, particulièrement aux jambes et sous le ventre. En examinant l’empreinte faite par ces animaux sur la poussière qui couvrait la route, on reconnut qu’au moment de leur chute ils étaient complétement morts, qu’ils tombèrent comme des masses inertes, qu’ils n’éprouvèrent aucun mouvement convulsif.