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« On enlevait, au mois de mai de l’année dernière (1795), l’écorce d’un bois de chêne situé sur une éminence, à deux lieues de Genève. Cette opération n’est possible que dans la saison où la sève, en mouvement entre le bois et l’écorce, détruit suffisamment l’adhérence de celle-ci pour qu’elle se sépare avec facilité, et encore les ouvriers remarquent-ils que l’état de l’atmosphère influe d’une manière très-marquée sur cette opération. Un jour, le vent était au nord, le ciel serein ; l’écorce ne s’enlevait qu’avec beaucoup de difficulté ; après midi, le temps se couvre vers l’ouest, le tonnerre gronde… et au même instant l’écorce des arbres s’enlève pour ainsi dire d’elle-même, à la grande surprise des ouvriers, qui se récrient tous sur ce phénomène, et qui hésitent d’autant moins à l’attribuer à l’état de l’air, qu’il disparaît avec les symptômes de cette disposition de l’atmosphère. » (Bibliothèque britannique, vol. II, p. 221.)

Je passe sous silence une multitude d’on dit sur la propriété qu’aurait le tonnerre, alors même qu’il ne tombe pas, de faire cailler le lait, d’aigrir le vin, d’accélérer la corruption des viandes, etc., etc. Je ne connais pas d’expériences précises qui en établissent l’exactitude. L’assertion unanime des cuisinières, des marchands de vin, des bouchers, etc., peut bien légitimer des doutes, mais ne saurait tenir lieu de preuves.