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un signe avant-coureur des orages. Ce signe, disent-ils, ne les trompe jamais !

Un pareil phénomène mérite assurément d’être suivi avec un grand soin. On ne fera pas moins pour la science en cherchant s’il est vrai, comme Berzélius croit l’avoir remarqué, que les flacons bien bouchés, contenant de l’eau chargée d’acide carbonique, éclatent beaucoup plus fréquemment que d’habitude pendant les orages ; si l’on prouve surtout que les vibrations imprimées au verre par les détonations de la foudre ne contribuent nullement à l’effet qu’a observé l’illustre chimiste suédois.

Le célèbre Duhamel du Monceau rapporte que les éclairs sans tonnerre, sans vent et sans pluie, ont la propriété de rompre les épis d’avoine. Les fermiers connaissent cet effet : ils disent que les éclairs abattent les avoines.

Le 3 septembre 1771, Duhamel fut lui-même témoin de ce phénomène au château de Denainvilliers, près de Pithiviers. Dans la nuit du 2 au 3, il éclaira beaucoup le matin. Au jour, on trouva que tous les épis qui étaient mûrs avec de belles grappes se trouvaient rompus au premier nœud. Les seuls épis verts étaient restés sur pied.

Les fermiers se déterminèrent à tout faucher.

Duhamel rapporte également, comme une chose positive , que les éclairs font couler le blé noir ou sarrasin qui se trouve en fleur.

Voici, touchant l’action que l’atmosphère, quand elle est orageuse, exerce sur les végétaux, un fait garanti par les rédacteurs de la Bibliothèque britannique de Genève, et dont l’un d’entre eux avait été témoin. Je transcris leurs propres expressions :