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depuis ; Vallisneri, en tout cas, ne la révoquait pas en doute. Il ajoutait, comme résultat de ses propres observations, que les salses de Zibio, de Querzola, de Cassola, etc., du même duché de Modène, et que les solfatares annoncent un orage, avant qu’il éclate, avant même qu’il se soit formé, et cela par une certaine espèce d’ébullition, par des bruits semblables à ceux du tonnerre, quelquefois aussi par de véritables coups fulminants.

Toaldo cite deux phénomènes semblables, dont il avait personnellement connaissance, et que je crois devoir rapporter.

Dans les collines du Vicentin, à peu de distance de l’église paroissiale de Molvena, existe une fontaine que les habitants appellent Bifoccio, parce qu’effectivement elle embrasse deux sources. Quand un orage se prépare, cette fontaine, même après une longue sécheresse, même aux époques où elle est complètement à sec, déborde subitement et remplit un large canal d’une eau très-trouble, qui se répand dans les vallées voisines.

Voici un fait dont l’analogie avec les deux précédents n’échappera à personne, et qui conduit aux mêmes conséquences. On avait foré, à quelque distance de Perpignan (Pyrénées-Orientales), un puits artésien, qui fournissait à l’origine une grande quantité d’eau jaillissante. Cette eau diminua rapidement, ce que tous les habitants attribuèrent à l’accumulation de matières vers la partie inférieure du trou, je dirais presque à la formation d’une sorte de piston terreux. Il arriva, un jour où le ciel était couvert de nuages fortement orageux, qu’on entendit sous terre un bouillonnement sourd, suivi bien-