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Dans le mois de juillet 1681, d’après ce que rapporte Boyle, le navire l’Albemarl, qui se trouvait alors à une centaine de lieues du cap Cod, fut frappé de la foudre. Il en résulta d’assez graves dégâts dans les mâts, dans les voiles, etc. Quand la nuit arriva, chacun reconnut, de plus, d’après les étoiles, que des trois boussoles qui existaient sur le bâtiment, deux, au lieu de marquer le nord, comme précédemment, indiquaient le sud, et que l’ancien point nord de la troisième était dirigé à l’ouest.

La foudre éclata sur le navire anglais le Dover, capitaine Waddel, le 9 janvier 1748, par 47° 30’ de latitude nord et 22° 15’ de longitude ouest de Greenwich. Le principal mât, le pont, les chambres et quelques parties des bordages souffrirent plus ou moins. Les pôles des aiguilles dans les quatre boussoles que portait le bâtiment furent renversés : le nord était passé au sud et réciproquement.

Un coup de foudre détruisit, il y a quelques années, le magnétisme des quatre boussoles qui existaient à bord du brick Méduse, pendant son voyage de La Guayra à Liverpool. De ces quatre instruments, deux étaient sur le pontet deux dans la chambre du capitaine. (Silliman, t. xii, 1827.)

Le coup de foudre déjà cité plusieurs fois, qui frappa le New-York, en 1827, eut pour effet une diminution considérable et même la neutralisation complète du magnétisme des aiguilles des quatre boussoles dont ce bâtiment était pourvu.

Les renversements de pôles des aiguilles de boussole par l’influence de la foudre doivent être plus fréquents que les physiciens ne l’imaginent. Dans le court intervalle