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s’approcher, une explosion épouvantable se fit entendre. Elle fut immédiatement suivie de torrents de pluie. Pendant quelques minutes, une vapeur sulfureuse entoura la maison.

Le mur extérieur du petit bâtiment, cave et citerne, fut arraché de ses fondations et soulevé en masse ; l’explosion le porta verticalement, et sans le renverser, à quelque distance de la place qu’il occupait d’abord. L’une de ses extrémités avait marché de 2m.70; l’autre, de 1m.20.

Le mur ainsi soulevé et transporté se composait, sans compter le mortier, de 7,000 briques et pouvait peser environ 26,000 kilogrammes.

Au moment du phénomène, la cave renfermait une tonne de charbon, et la citerne une certaine quantité d’eau. (Mém. de Manchester, t. ii, 2e série.)

M. Liais rapporte que, pendant l’orage qui éclata à Cherbourg dans la nuit du 11 au 12 juillet 1852, la foudre tomba sur le mât de misaine du navire le Patriote, qui se trouvait dans le port. Le mât foudroyé a été fendu sur une longueur de 26 mètres, entre l’extrémité du mât et la hune ; plusieurs fragments ont été lancés à une grande distance. La force de projection a été telle qu’un morceau long de 2 mètres, ayant 20 centimètres d’équarrissage par le bout le plus épais, terminé en pointe par l’autre extrémité, est venu, à 80 mètres environ de distance, enfoncer la cloison en chêne du bâtiment de la tôlerie, cloison épaisse de 3 centimètres. Cet éclat est entré par le bout le plus gros, s’est enfoncé de près de moitié de sa longueur dans la cloison : un noeud l’a arrêté.