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premier trou, celui qui fut trouvé chaud, n’offrit rien de particulier. Le second, jusqu’à la profondeur d’un tiers de mètre, ne présenta non plus rien de remarquable ; mais un peu plus bas commençait un tube vitrifié. La fragilité de ce tube, conséquence inévitable de la ténuité des parois, ne permit de le retirer que par petits fragments de 4 à 5 centimètres de long. L’enduit vitreux intérieur était très-luisant, couleur gris de perle, et parsemé dans toute son étendue de points noirs.

Après un exemple où, comme le dit M. Hagen, la nature a été prise sur le fait, personne ne peut plus douter que la foudre n’ait la propriété de se frayer un chemin à travers le sable, de l’amener instantanément à l’état de fusion, et de lui donner sur la longueur énorme de 10 à 12 mètres, la forme d’un tube creux vitrifié intérieurement[1].

  1. Je ne sais si je me trompe, mais il me semble qu’un fait consigné par Boyle dans ses œuvres, est encore plus extraordinaire que tous les phénomènes de fusion et de vitrification instantanée dont il vient d’être question. Ce fait le voici :

    « Deux grands verres à boire tout pareils étaient l’un à côté de l’autre sur une table. La foudre pénètre dans l’appartement et paraît se diriger si exactement sur les verres, qu’on s’arrête à l’idée qu’elle a dû passer entre eux. Aucun cependant n’est cassé. Sur l’un, Boyle remarque une très-légère altération de forme ; quant à l’autre, il avait été si fortement ployé (ce qui entraîne comme conséquence nécessaire l’existence d’un ramollissement) qu’il pouvait à peine rester debout sur sa base. »