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présenta les mêmes traces de fer, et, après une précipitation complète du fer, des traces de chaux.

Que manque-t-il, désormais, pour qu’il soit bien établi que les fulgurites sont engendrées par des coups de foudre ? Il manque une seule chose : la découverte d’un de ces tubes dans le point même de la région sablonneuse vers lequel on aurait vu la foudre se diriger. Eh bien, cette preuve ne nous fera pas défaut.

Le docteur Fiedler, qui a publié en Allemagne des Mémoires approfondis sur les fulgurites (Blitz rohre) rapporte, il est vrai sur de simples ouï-dire, les deux faits suivants :

« Un pharmacien de la colonie de Frederichsdorf, s’étant transporté sur la place où deux hommes venaient d’être foudroyés, découvrit dans le sol deux tubes tout à fait semblables aux tubes fulminaires de la Senne.

Sur les confins de la Hollande, dans une contrée toute sablonneuse, un berger, après avoir vu tomber le tonnerre sur une butte, trouva, dans le point même vers lequel le trait lumineux lui avait paru se diriger, que le sable s’était fondu et avait coulé en forme de tube. »

Enfin, voici un fait qui tranche toute difficulté :

Le 17 juillet 1823, le tonnerre tomba sur un bouleau, près du village de Rauschen (province de Samlande, le long de la mer Baltique), et mit en même temps le feu à un buisson de genièvre. Les habitants étant accourus, virent auprès de l’arbre deux trous étroits et profonds. L’un d’eux, malgré la pluie, leur parut, au tact, être à une température élevée. M. le professeur Hagen, de Kœnigsberg, fit creuser avec soin tout autour de ces trous. Le