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sablonneuses que les tubes traversent. Dans les couches supérieures qui contiennent un peu d’humus (terreau), l’extérieur des tubes est souvent noirâtre. Plus bas, ils sont d’un gris jaunâtre ; plus bas encore, d’un blanc grisâtre. Enfin, là où le sable est pur et blanc, les tubes sont aussi d’une blancheur à peu près parfaite.

Quelle est l’origine des tubes de foudre, des fulgurites ?

Ces tubes seraient-ils des incrustations formées autour de racines qui auraient disparu ? Des stalactites ou autres productions du règne minéral ? Des cellules ou loges appartenant à d’anciens habitants de la mer, de la classe des vers ? Ou, enfin, des produits de la foudre ?

Ces quatre suppositions ont été faites. Les trois premières disparaîtront devant une seule remarque :

À Drigg, où les monticules de sable se déplacent au gré des vents, les tubes devaient être d’une date récente, car s’ils ne sont pas étayés de tous côtés, ils se brisent au moindre choc.

Voyons, quant à la quatrième supposition, si les indices de fusion que les tubes présentent dans toute leur étendue conserveront seulement le caractère vague d’indice, ou s’ils acquerront celui de preuve décisive par des expériences minutieuses.

À Drigg, le sable dans lequel on a découvert des tubes consiste en grains de quartz, blancs ou rougeâtres, mêlés avec quelques grains de porphyre (hornstone-porphyry). Ces derniers grains, présentés seuls au chalumeau commun, s’y fondent aisément ; mais ils n’existent pas dans le sable en suffisante quantité pour y produire l’effet d’un fondant. Le sable en masse, traité de même, devient