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LE TONNERRE.

trouva parsemé de globules de fer qui brûlèrent le bois du pont et celui des lisses en cinquante endroits différents, quoique en ce moment la pluie tombât par torrents et qu’il y eût presque partout de la grêle à une hauteur de six à huit centimètres.

§ 4.

Deux faits ont suffi pour prouver que la foudre fond les métaux en les rendant brûlants à la manière du feu ordinaire. Il nous faut, maintenant, ainsi que je l’ai annoncé, chercher les plus grands effets de ce genre qui aient jamais été produits. Ici les citations devraient abonder ; mais le peu de précision qu’on a malheureusement apporté dans la description des dégâts résultant de la foudre nous réduira à glaner là où tout nous permettait d’espérer une riche moisson.

Je trouve dans les Transactions philosophiques que, d’après un rapport du capitaine anglais Dibden, la foudre en tombant, dans l’année 1759, sur une chapelle de la Martinique, réduisit une barre de fer carrée de 25 millimètres de côté, qui était plantée dans le mur, à l’épaisseur d’un fil très-mince.

Si la diminution de diamètre observée par le capitaine Dibden s’opéra, ce qui n’est nullement certain, par voie de fusion, le fait dont nous venons de parler occuperait peut-être le premier rang parmi tous ceux du même genre que les météorologistes ont recueillis de notre temps.