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de la flamme d’une bougie ou dans ceux de la flamme d’une lampe d’Argant, n’ait remarqué avec quelle incroyable rapidité ce fil se refroidit quand on le retire. Il ne s’écoule pas une seconde de temps entre le moment où le métal émettait une lumière resplendissante et celui où il est d’une obscurité complète. Le fil sort à peine de la flamme qu’on peut le prendre impunément entre ses doigts. Ce refroidissement serait plus rapide encore si, au lieu de rester suspendu dans l’air, le fil incandescent reposait sur une lame métallique massive à la température ordinaire, sur une lame qui lui soutirerait sa chaleur par voie de conductibilité. Mais ce fil, qu’est-il donc autre chose qu’un des éléments de la couche superficielle peu étendue, très-échauffée (fondue si l’on veut), qui recouvre subitement une masse métallique à la suite d’un coup de foudre. Cette couche se refroidissant avec une excessive rapidité, il n’y a plus lieu de s’étonner qu’elle n’ait pas enflammé le cuir ou toute autre matière analogue dont étaient formés les fourreaux de l’arme de M. d’Aussac ou des épées des anciens Romains, auxquelles Pline et Sénèque faisaient allusion.

§ 2.

Le 12 juin 1825, madame la marquise veuve de Paralez fut frappée à Cordoue par un coup de foudre qui la jeta à terre, mit le feu à son châle et brisa une chaîne en or qu’elle portait autour du cou. Des fragments de cette chaîne m’ont été donnés par M. José Mariano Vallejo, qui avait été lui-même témoin et en partie victime de l’événement. Je ne vois sur les chaî-