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que la lame présentât çà et là ou même dans toute son étendue, des traces d’une fusion limitée en quelque sorte à la superficie, oh ! alors, le fait emprunté à Sénèque de la fusion de l’épée, même avec la circonstance singulière du fourreau resté intact, peut être confirmé par des exemples puisés dans les annales météorologiques de notre temps.

En 1781, M. d’Aussac et le cheval qu’il montait furent tués par un coup de foudre dans les environs de Castres. M. Garipuy, de l’Académie de Toulouse, ayant, après la catastrophe, examiné attentivement l’épée à poignée d’argent que M. d’Aussac portait, aperçut :

Deux petites parties fondues à la coquille de la poignée, l’une dessus, l’autre dessous ;

Des marques évidentes, mais superficielles, de fusion à la pointe de la lame, sur 13 millimètres de longueur ;

La fusion, à sa surface, du bout du fourreau en fer (ce morceau de fer était aussi percé d’un trou oblong dans lequel la lame plate et large du canif de M. Garipuy pouvait passer);

La fusion, à 33 centimètres de la poignée, du tranchant supérieur de la lame, sur 7 millimètres de longueur et 3 millimètres de hauteur, avec cette circonstance que, vis-à-vis de la partie fondue, le fourreau était, non pas brûlé, mais seulement percé d’un trou de 3 millimètres de diamètre.

M. de Gautran, qui, au moment de l’explosion, se trouvait à côté de M. d’Aussac et dont le cheval fut aussi tué, avait un gros couteau de chasse sur lequel M. Garipuy remarqua :