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males ne se voyaient nulle part, était pour la science une véritable pierre d’achoppement. Peut-être qu’en se livrant à ces investigations savantes, on découvrira aussi l’origine encore cachée de quelques autres substances, de la chaux, de l’ammoniaque, etc., que M. Liebig a trouvées dans les eaux provenant des pluies d’orage. Mais ne parvînt-on à éclaircir que la seule question des nitrières naturelles, ce serait déjà beaucoup de gagné. Ne voit-on pas, au surplus, tout ce qu’il y aurait de piquant à prouver que la foudre prépare, qu’elle élabore dans les hautes régions de l’air, le principal élément de cette autre foudre (la poudre à canon) dont les hommes font un si prodigieux usage pour s’entre-détruire.

CHAPITRE XVIII.
la foudre opère souvent la fusion des pièces de métal qu’elle va frapper.
§ 1er.

Ce chapitre se composerait de bien peu de lignes, s’il s’agissait d’établir seulement que la foudre met instantanément en fusion, les minces lames ou les minces fils de métal qu’elle rencontre sur sa route. Mais il importe extrêmement de connaître l’étendue de cette faculté, de rechercher quelles sont les plus grandes épaisseurs de tels ou tels métaux que la foudre ait jamais fondues, d’assigner à ce curieux phénomène, non ses limites possibles, mais ses limites observées, et cela en étendant l’investigation à tous les temps et à tous les pays.