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nard (1797) avait déjà, en 1804, signalé ce nouveau genre de fabrication à l’attention publique.

Tous les industriels savent à quel point M. Dufaud de Fourchambault (4794), et ensuite M. Cabrol de Decazeville (1810), contribuèrent à développer en France le nouveau mode de fabrication.

Nous étions jadis tributaires de l’étranger pour presque tout l’acier dont la France avait besoin ; il faut remonter à une date assez ancienne, et principalement aux recherches de Monge, de Berthollet, de Clouet, pour trouver l’origine de notre affranchissement dans un genre de fabrication si essentielle. Notre infériorité, à ce sujet, ne serait plus dans l’avenir qu’une preuve d’incurie, et c’est aux préceptes formulés par M. Leplay (1825) à la suite d’un examen intelligent des procédés suivis dans toutes les parties de l’Europe, qu’on en sera principalement redevable.

Les hauts-fourneaux à l’aide desquels on transforme les minerais de fer en de volumineuses masses de fonte, existent de temps immémorial ; mais quelles modifications chimiques éprouvaient les couches successives de minerai et de charbon pendant leur mouvement descendant le long de colossales cheminées ? On l’ignorait. Il n’était donc possible de suggérer aucun perfectionnement dans cette grande opération chimique qui s’effectuait derrière d’épais murs de brique, où les regards de la science eux-mêmes n’avaient pas pénétré. M. Ebelmen (1831) a complètement dévoilé ce qui, jusqu’ici, était resté obscur ; une industrie capitale n’opérera plus en aveugle.

Au nombre des titres de M. Ebelmen, très-digne de la