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PUISSANT[1]

Messieurs, l’excellent confrère dont nous entourons ici les restes inanimés, assistait à l’avant-dernière séance de l’Académie. En huit jours, une constitution athlétique, encore pleine de force et de vigueur, a été brisée ; une maladie cruelle, qui d’ordinaire est le triste partage de la jeunesse et de l’âge mûr, s’est emparée du vieillard septuagénaire, et l’a précipité vers la tombe avec une rapidité presque sans exemple. Que cette mort inattendue nous serve de leçon : elle nous avertit de ne pas compter sur le lendemain ; de consacrer tous nos instants à la culture, à l’avancement des sciences, à ces recherches laborieuses, au prix desquelles on obtient l’estime de ses contemporains, et, quelquefois aussi, un regard de la postérité.

Je cherchais, Messieurs, des enseignements dans cette funèbre cérémonie, et je viens de tracer simplement le programme que notre confrère s’imposa de bonne heure, et qui a été sa règle de conduite invariable.

L’historien de l’Académie verra Puissant, dans sa première jeunesse, faire marcher de front les devoirs rigoureux du professorat et la composition d’un utile ouvrage de géométrie analytique.

Bientôt après, il le trouvera rattachant trigonométriquement, en qualité d’ingénieur-géographe, les régions

  1. Puissant est né au Châtelet (Seine-et-Marne) en 1769 ; Il est mort à l’âge de soixante-quatorze ans ; ses funérailles ont eu lieu le 12 janvier 1843.