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nos inquiétudes, il s’empressa d’acquitter, envers la veuve de Dulong, la dette de la science et du pays. Grâces lui soient rendues !

Puisqu’un fait consolant est venu se mêler à des souvenirs qui devaient tant ajouter, Messieurs, à l’amertume de vos regrets, il me sera permis de dire aussi que l’espoir de construire, au moins en partie, le grand édifice dont le scrupuleux et infatigable académicien préparait les matériaux depuis trois ou quatre ans, n’est pas entièrement perdu, Nous aurons les appareils de notre illustre confrère, un témoin de ses expériences, quelques chiffres isolés. C’est peu, sans doute : mais, je ne sais pourquoi je me flatte que l’amitié réussira à combler bien des lacunes,

Si c’est une illusion, mon cher Dulong, pardonnez-la moi : il me serait si doux d’offrir en votre nom, à l’Europe savante, un nouveau travail comparable aux beaux Mémoires qu’elle a tant admirés et qui serviront encore de modèles chez nos derniers neveux,

Adieu, mon cher ami, adieu !


PRONY[1]

Messieurs, le savant à qui nous venons dire un triste et dernier adieu, était parvenu aux limites de la vie humaine, On n’avait pas le droit d’espérer que M. de Prony, à quatre-vingt-quatre ans, tenterait de nouvelles

  1. Les funérailles de Prony ont eu lieu le 3 août 1830,