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école dont il pouvait, à juste titre, se croire un des fondateurs. Mais je m’empresserai d’ajouter que notre honorable confrère ne se laissa point abattre par cette inexcusable persécution : les archives et les recueils de la Société d’encouragement, de la Société d’agriculture, deviendront les témoins irrécusables de son zèle, de son activité, de son ardent amour du bien public.

Aujourd’hui, Messieurs, ce n’est pas du savant académicien que j’ai pu vouloir vous entretenir. Aujourd’hui, vous aimerez à concentrer toutes vos pensées sur les qualités de cœur du confrère que nous avons perdu ; à vous rappeler son inépuisable bienveillance, sa douceur, sa constante affabilité ; à proclamer combien il fut bon fils, bon époux, bon père de famille. Pendant la longue durée de son professorat, Hachette s’était donné pour mission de chercher dans la foule de ses élèves, ceux qui montraient un goût prononcé pour l’étude : il devenait aussitôt leur appui, leur guide, leur ami ; il aplanissait devant eux les obstacles qui, trop souvent, obstruent l’entrée des carrières scientifiques ; il jouissait de leurs succès avec une vivacité extrême et qui n’avait rien d’affecté. Si, pour mettre en relief ce trait caractéristique de la vie de notre confrère, des noms propres étaient nécessaires, ceux de Poisson, de Fresnel, de Petit, du lieutenant général d’artillerie Berye, viendraient aussitôt se placer dans ma bouche. Vous me permettriez d’ajouter (car tout sentiment de modestie doit s’effacer devant celui de la reconnaissance) que je dois moi-même, en grande partie à Hachette, l’honneur d’être aujourd’hui l’interprète de vos profonds regrets.