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vaient enrichir les nouvelles éditions : qu'il préparait, a Voilà, me disait-il, pour cette année, mes travaux de prédilection ; j'y consacrerai tout le temps des vacances. » Une semaine, hélas ! ne s'était pas encore écoulée, et ces projets n'étaient plus qu'un vain rêve, et la mort nous avait enlevé l’une des plus vastes intelligences dont l'humanité puisse se glorifier, et notre grand naturaliste n'était plus que la froide dépouille à laquelle nous rendons les derniers devoirs ! Puisse, Messieurs, cette brillante jeunesse qui, hier encore, au Collége de France, écoutait avec tant de recueillement les éloquentes paroles de Cuvier ; qui, aujourd'hui, pressée en foule autour de son cercueil, fait éclater de si honorables sentiments de douleur et de reconnaissance ; puisse-t-elle bientôt voir surgir de son sein un digne successeur de celui qu'on avait si justement nommé l'Aristote du xixe siècle !

Adieu, mon cher et illustre confrère ! Adieu, Cuvier, adieu !


HACHETTE[1].

Messieurs, la mort, depuis quelques semaines, frappe l'Académie des sciences avec une prédilection cruelle, Nous ne sortons plus guère maintenant d'une de ces tristes cérémonies, que pour nous préparer à celle du lendemain. L'âge peu avancé de Hachette ; l'excellente santé dont il avait constamment joui ; le bonheur qu'il trouvait au sein d'une famille dévouée et chérie ; les

  1. Hachette est né à Mézières on 1769 ; il est mort à l'âge de soixante-cinq ans ; ses funérailles ont eu lieu le 18 janvier 1834.