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le 3 juin 1822, un rapport terminé par les conclusions suivantes :

« On voit, en résumé, que M. Gay-Lussac a traité la question de l’aréométrie sous toutes ses faces et avec son habileté accoutumée. Les tables qu’il a déduites d’un travail pénible de plus de six mois, seront, pour l’industrie et pour la science, une précieuse acquisition ; l’autorité y trouvera aussi, suivant son vœu, les moyens d’améliorer et de simplifier la perception de l’impôt, et le guide le plus sûr qu’elle puisse suivre. »

Aussi fécond dans l’invention des procédés industriels que dans la découverte de vérités scientifiques, coup sur coup et comme par enchantement, Gay-Lussac crée la chlorométrie ; invente des méthodes exactes pour déterminer la richesse des alcalis du commerce ; imagine des moyens ingénieux à l’aide desquels la fabrication de l’acide sulfurique est devenue beaucoup plus économique, et n’a pas désormais besoin d’être transportée dans des lieux déserts ; il couronne cette série de travaux importants par la découverte d’un procédé qui a été substitué dans tous les pays civilisés à la coupellation, méthode ancienne et défectueuse d’analyser les alliages d’argent et de cuivre.

Vraiment, je me demande par quelles spéculations théoriques Gay-Lussac eût mieux rempli la seconde phase de sa carrière, puisque phase il y a, qu’en produisant des travaux qui à leurs mérites scientifiques joignent l’avantage d’être susceptibles d’applications actuelles et multipliées, de servir de guide sûr aux commerçants, aux industriels, au public et d’éclairer l’administration.

Ce serait, suivant moi, s’abandonner à l’idée la plus