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rares où inédites de nos plus célèbres géomètres a été abandonnée. On mettra peut-être un jour ce projet à exécution. J’ai donc pensé devoir reproduire ici tout ce qui, dans non Rapport, n’était pas de pure formalité.

Appeler les trois pouvoirs de l’État à délibérer sur la réimpression de quelques pages, c’est accorder au génie la plus flatteuse des récompenses, c’est présenter à la jeunesse studieuse le plus noble des stimulants. Ces honneurs perdraient tout leur prestige s’ils étaient, par erreur ou par inadvertance, accordés, même une seule fois, à des auteurs médiocres. Il faut les réserver scrupuleusement pour les hommes d’élite dont les noms s’offrent sans effort à l’esprit de tout le monde, quand les peuples en viennent à se disputer la prééminence intellectuelle. Il existerait un moyen à peu près infaillible de dissiper à ce sujet les inquiétudes du législateur. Des rapports rédigés par nos grandes académies pourraient préparer le travail de l’administration, marquer le rang des hommes et caractériser le mérite des ouvrages.

La popularité, dans la carrière des sciences, ne donne pas une mesure exacte du mérite des inventeurs. Certaines questions n’ont été résolues que par des efforts de génie ; à peine, cependant, les connaît-on hors de l’enceinte des académies : c’est qu’elles appartenaient au domaine des abstractions. D’autres questions, moins difficiles, mais liées à de grands phénomènes naturels et particulièrement aux mouvements célestes, sont devenues la source très-légitime d’une gloire immortelle et généralement reconnue. L’illustre Lagrange était sans doute frappé de ce rapprochement, lorsqu’il s’écriait