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savoir quels chiffres gouvernent l’univers matériel. C’est dans l’Exposition du Système du monde que les personnes étrangères aux mathématiques puiseront une idée exacte et suffisante de l’esprit des méthodes auxquelles l’astronomie physique est redevable de ses étonnants progrès. Cet ouvrage, écrit avec une noble simplicité, a une exquise propriété d’expression, une correction scrupuleuse, est terminé par un abrégé de l’histoire de l’astronomie, classé aujourd’hui, d’un sentiment unanime, parmi les beaux monuments de la langue française. On a souvent exprimé le regret que César, dans ses immortels Commentaires, se soit borné à raconter ses propres campagnes : les commentaires astronomiques de Laplace remontent jusqu’à l’origine des sociétés. Les travaux entrepris dans tous les âges pour arracher au firmament des vérités nouvelles, s’y trouvent analysés avec justesse, clarté et profondeur : c’est le génie se faisant l’appréciateur impartial du génie. Laplace est toujours resté à la hauteur de cette grande mission ; son ouvrage sera lu avec respect tant que le flambeau de la science jettera quelque lueur.

Le calcul des probabilités, renferme dans de justes bornes, doit intéresser à un égal degré le mathématicien, l’expérimentateur et l’homme d’État. Depuis l’époque, déjà fort ancienne, où Pascal et Fermat en posèrent les premiers principes, il a rendu et rend chaque jour d’éminents services. C’est le calcul des probabilités qui, après avoir réglé les meilleures dispositions des Tables de population et de mortalité, apprend à tirer de tous ces nombres ordinairement si mal interprétés, des conséquences précises et utiles ; c’est le calcul des probabilités