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Suivant les idées cosmogoniques de Laplace, les comètes, à l’origine, n’ont point fait partie de notre système ; elles ne se sont pas formées aux dépens de la matière de l’immense nébuleuse solaire ; il faut les considérer comme de petites nébuleuses errantes que la force attractive du Soleil a déviées de leur route primitive. Celles de ces comètes qui pénétrèrent dans la grande nébulosité à l’époque de sa condensation et de la formation des planètes, tombèrent dans le Soleil en décrivant des spirales et durent, par leur action, écarter plus ou moins les plans des orbites planétaires du plan de l’équateur solaire avec lequel, sans cela, ils auraient coïncidé exactement.

Quant à la lumière zodiacale, cette pierre d’achoppement contre laquelle tant de réveries ont été se briser, elle se compose des parties les plus volatiles de la nébuleuse primitive ; Ces molécules, ne s’étant pas unies aux zones équatoriales successivement abandonnées dans le plan de l’équateur solaire, continuent à circuler aux distances où elles étaient primordialement et avec leur vitesse originaire. L’existence de cette matière extrêmement rare, dans la région qu’occupe la Terre et même seulement dans celle de Vénus, semblait inconciliable avec les lois de la Mécanique ; mais c’était lorsque, en mettant, par la pensée, la matière zodiacale dans la dépendance immédiate et intime de la photosphêre solaire proprement dite, on lui imprimait un mouvement angulaire de rotation égal à celui de cette photosphère, un mouvement à l’aide duquel sa révolution entière n’exigeait que vingt-cinq jours et demi.

Laplace présenta ses conjectures sur la formation du