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et la fécondité de l’auteur pour varier les expériences et la sûreté de jugement qui le dirige toujours, quand il faut les interpréter et en tirer des conséquences générales.

Dans plusieurs chapitres de ce travail si remarquable, l’auteur insiste particulièrement sur l’analogie qu’il a établie entre le chlore, le soufre et l’iode, ce qui jette un grand jour sur plusieurs branches de la science, qui, alors, étaient enveloppées d’obscurité.


DÉCOUVERTE DU CYANOGÈNE.


Le bleu de Prusse, matière bien connue des manufacturiers et des peintres, avait été l’objet des recherches d’un grand nombre de savants, parmi lesquels nous citerons principalement l’académicien Macquer, Guyton de Morveau, Bergman, Scheele, Berthollet, Proust et M. Porrett.

Gay-Lussac entra à son tour dans la lice ; ses résultats sont consignés dans un Mémoire qui fut lu devant la première classe de l’Institut, le 18 septembre 1815. À partir de ce moment, tout ce qui était douteux acquit de la certitude ; la lumière succéda à l’obscurité. Ce Mémoire, un des plus beaux dont la science puisse s’honorer, révéla une multitude de faits nouveaux d’un immense intérêt pour les théories chimiques. Ceux qui le liront avec soin, verront au prix de quelles fatigues, de quelles précautions, de quelle sobriété dans les déductions, de quelle rectitude dans le jugement, un observateur parvient à éviter les faux pas et à léguer à ses successeurs un travail définitif ; je veux dire un travail que des recherches