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nombreux vaisseaux de l’Espagne et de la Hollande. Ces négociations échouèrent. De la discussion ressortit avec évidence que l’observation exacte des éclipses des satellites exigerait de puissantes lunettes ; or, des lunettes pareilles ne sauraient être employées sur un navire ballotté par les vagues.

La méthode de Galilée semblait du moins devoir conserver tous ses avantages en terre ferme et promettre à la géographie d’immenses perfectionnements. Ces espérances se trouvèrent elles-mêmes prématurées. Les mouvements des satellites de Jupiter ne sont pas, à beaucoup près, aussi simples que l’immortel inventeur de cette méthode des longitudes le supposait. Il a fallu que trois générations d’astronomes et de géomètres travaillassent avec persistance à débrouiller leurs plus fortes perturbations. Il a fallu enfin, pour que les Tables de ces petits astres acquissent toute la précision désirable et nécessaire, que Laplace portât au milieu d’eux le flambeau de l’analyse mathématique.

Aujourd’hui, les éphémérides nautiques renferment cinq, dix ans à l’avance, l’indication de l’heure où les satellites de Jupiter doivent s’éclipser et reparaître. Le calcul ne le cède pas en exactitude à l’observation directe. Dans ce groupe de satellites, considéré a part, Laplace a retrouvé des perturbations analogues à celles que les planètes éprouvent. La promptitude des révolutions y révèle, en un espace de temps assez court, des changements que les siècles seuls développeront dans le système solaire.

Quoique les satellites aient à peine un diamètre appré-