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oscillations périodiques autour d’un certain état moyen. Voyons maintenant de quelle manière il réussit à déterminer les dimensions absolues des orbites.

Quelle est la distance du Soleil à la Terre ? Aucune question scientifique n’a plus occupé les hommes. Mathématiquement parlant, rien de plus simple ; il suffit, comme dans les opérations d’arpentage, de mener des deux extrémités d’une base connue, des lignes visuelles à l’objet inaccessible ; le reste est un calcul élémentaire. Malheureusement, dans le cas du Soleil, la distance est grande et les bases qu’on peut mesurer sur la Terre sont comparativement très-petites. En pareil cas les plus légères erreurs de visée exercent sur les résultats une influence énorme.

Au commencement du siècle dernier, Halley remarqua que certaines interpositions de Vénus entre la Terre et le Soleil, ou, pour employer une expression consacrée, que les passages de la planète sur le disque solaire, fourniraient dans chaque observatoire un moyen indirect de fixer la position du rayon visuel, très-supérieur en exactitude aux méthodes directes les plus parfaites.

Telle fut l’occasion, en 1761 et en 1769, des voyages scientifiques où, sans parler des stations d’Europe, la France fut représentée à l’île Rodrigue par Pingré, à l’île Saint-Domingue par Fleurieu, en Californie par l’abbé Chappe, à Pondichéry par Le Gentil. Aux mêmes époques l’Angleterre envoyait Maskelyne à Sainte-Hélène, Walles à la baie d’Hudson, Mason au cap de Bonne-Espérance, le capitaine Cook à Taïti, etc. Les observations de l’hémisphère sud, comparées à celles de l’Europe, et surtout