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Mettons présentement en action une seconde force ; tenons compte de l’attraction que le Soleil exerce sur la Lune ; au lieu de deux corps enfin prenons-en trois, l’ellipse képlérienne ne donnera plus qu’une idée grossière du mouvement de notre satellite. Ici, l’attraction du Soleil tendra à augmenter les dimensions de la première orbite, et les augmentera réellement ; là, au contraire, elle les diminuera. En certains points, la force solaire agira dans le sens même où l’astre se déplace, et le mouvement deviendra plus rapide ; ailleurs, l’effet sera inverse. En un mot, par l’introduction d’un troisième corps attractif, la plus grande complication, toutes les apparences du désordre succéderont à une marche simple, régulière, sur laquelle l’esprit se reposait avec complaisance.

Si Newton donna une solution complète de la question des mouvements célestes dans le cas de deux astres qui s’attirent l’un l’autre, il n’aborda même pas analytiquement le problème, infiniment plus difficile, des trois corps. Le problème des trois corps, c’est le nom sous lequel il est devenu célèbre, le problème de déterminer la marche d’un astre soumis à l’action attractive de deux autres astres, a été résolu, pour la première fois, par notre compatriote Clairaut. De cette solution datent les progrès importants que l’on fit déjà dans le siècle dernier, vers le perfectionnement des Tables de la Lune.

La plus belle découverte astronomique de l’antiquité est celle de la précession des équinoxes. Hipparque, à qui l’honneur en revient, signala toutes les conséquences de ce mouvement avec une parfaite netteté. Dans le