Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/465

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pas enfouie au milieu d’une multitude de documents législatifs et qu’elle partit dans l’Annuaire du Bureau des Longitudes, j’en pris occasion de la développer, afin de la rendre moins indigne de l’attention du public. La partie scientifique du travail présenté à la Chambre des députés se retrouvera ici tout entière. Le reste a paru pouvoir être supprimé. Je conserverai seulement quelques lignes du Rapport, destinées à caractériser le but de la loi proposée, et à faire connaître les dispositions qui ont été adoptées par les trois pouvoirs de l’État.

« Laplace a doté la France, l’Europe, le monde savant, de trois magnifiques compositions : le Traité de Mécanique céleste, l’Exposition du système du Monde, la Théorie analytique des probabilités. Aujourd’hui (1842), il n’existe plus chez les libraires de Paris aucun exemplaire de ce dernier ouvrage. L’édition de la Mécanique céleste elle-même sera bientôt épuisée. On voyait donc arriver avec peine le moment où les personnes vouées à l’étude des mathématiques transcendantes auraient été forcées, à défaut de l’ouvrage original, de demander à Philadelphie, à New-York, à Boston, la traduction anglaise que l’habile géomètre Bowditch a donnée du Traité capital de notre compatriote. Hâtons-nous de le dire, ces craintes n’étaient pas fondées. Réimprimer la Mécanique céleste, c’était pour la famille de l’illustre géomètre accomplir un devoir pieux ; aussi, madame de Laplace, si légitimement, si profondément attentive à tout ce qui peut rehausser l’éclat du nom qu’elle porte, n’avait nullement transigé avec des considérations financières : un petit domaine, voisin de Pont-l’Évêque, allait