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Remarquons, en point de fait, que, dans l’étude de la nature, il n’est presque jamais arrivé que l’expérience ait conduit, à travers quelques légères déviations, à des lois simples, sans que ces lois soient devenues les régulatrices définitives des phénomènes : le système du monde offre un exemple frappant de cette vérité. Les lois du mouvement elliptique des planètes ne sont exactes qu’en négligeant les inégalités connues sous le nom de perturbations, et qui placent chaque planète tantôt en avant, tantôt en arrière de la position que les immortelles vues de Kepler lui assignent.

Si jamais on établit par des expériences directes que les principes posés par Gay-Lussac ne se vérifient pas lorsque les températures viennent à varier, ce sera le cas de chercher s’il n’existe point une cause naturelle à laquelle ces perturbations puissent être attribuées.

Dans le cadre restreint qui m’est tracé, je ne pouvais présenter sur la question délicate que j’ai osé aborder, que de simples doutes ; en tous cas, l’assimilation dont ils m’ont donné la pensée me semble de nature à satisfaire les partisans les plus enthousiastes de la gloire scientifique de Gay-Lussac.

Lorsque Laplace, envisageant sous un jour nouveau les phénomènes capillaires, désira comparer les résultats de ses savants calculs à ceux de l’observation lorsqu’il voulut avoir à ce sujet le dernier mot de l’expérience, il s’adressa à Gay-Lussac. Celui-ci répondit complétement à la confiance de l’immortel géomètre. Je dois faire observer que l’instrument qu’il imagina est dans de petites dimensions, celui-là même qui sous le nom de cathéto-