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BRINKLEY

La vie scientifique de John Brinkley, correspondant de l’Académie des sciences de l’Institut de France, s’étant passée presque tout entière à Dublin, on croit généralement que ce grand astronome était Irlandais; mais c’est une erreur : Brinkley naquit de parents anglais en 1763, à Woodbrige (Suffolk). Il fit ses études au ’’Caïus college’’ de Cambridge, où d’éclatants succès le signalèrent de bonne heure à l’attention des amis des sciences. Dans un concours pour la plus haute dignité universitaire qui puisse être accordée aux élèves, celle de senior wrangler, il l’emporta sur tous ses concurrents, au nombre desquels se trouvait Malthus, devenu depuis si célèbre par le grand ouvrage sur la population. Pourvu bientôt après d’un fellowship, Brinkley se livra avec ardeur à l’enseignement, dans ce même Caïus college, dont il avait, comme élève, augmenté la renommée.

En quittant Cambridge il alla occuper, à l’Université de Dublin, la chaire d’astronomie devenue vacante par la mort de Uscher. Les archives de l’Observatoire, les Mémoires de l’Académie d’Irlande, les Transactions de la Société royale de Londres, ont recueilli les fruits précieux de son zèle infatigable. Dans chacun des écrits de Brinkley on trouve l’historien fidèle, l’ami sincère de la vérité, l’observateur exact, le profond mathématicien. Également fiers du savoir et du caractère d’un tel collègue, les académiciens irlandais le placèrent à leur tête, avec le titre de président perpétuel. Dans l’année 1827,