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et à Mayer, Lambert surtout, avait été à cet égard d’une netteté remarquable. Jusque-là, cependant, on restait dans le domaine des conjectures, des simples probabilités. Herschel franchit ces limites. Il prouva, lui, que le Soleil se meut en effet ; que sous ce rapport aussi, cet astre éblouissant, immense, doit être rangé parmi les étoiles ; que les irrégularités, en apparence inextricables de tant de mouvements propres stellaires, tiennent en grande partie au déplacement du système solaire ; qu’enfin le point de l’espace vers lequel nous nous avançons chaque année est situé dans la constellation d’Hercule.

Ces résultats sont magnifiques. La découverte du mouvement propre de notre système comptera toujours parmi les plus beaux titres de gloire d’Herschel, même après la mention que mon devoir d’historien m’a conduit à faire, des conjectures antérieures de Fontenelle, de Bradley, de Mayer, de Lambert.

À côté de cette grande découverte, on doit en placer une autre qui semble avoir encore plus d’avenir. Les résultats qu’elle permet d’espérer seront d’une extrême importance. Le découverte dont il s’agit a été annoncée au monde savant en 1808 : c’est celle de la dépendance réciproque dans laquelle sont certaines étoiles qui sont liées les unes aux autres comme les diverses planètes de notre système et leurs satellites sont liés au Soleil.

Que l’on joigne maintenant à ces immortels travaux les idées si ingénieuses que l’on doit à Herschel sur les nébuleuses, sur la constitution de la Voie lactée, sur l’ensemble de l’univers, idées qui constituent presque à elles seules l’histoire actuelle de la formation des mondes, et l’on ne