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point expliqué publiquement sur ce désaccord. Ne prévoyant pas la catastrophe prématurée qui nous l’a enlevé, j’ai commis la faute de ne pas l’interroger directement à ce sujet. Il n’est pas cependant sans intérêt de rechercher comment un physicien aussi soigneux a pu se laisser induire en erreur.

Un professeur allemand, célèbre par l’importance de ses découvertes en acoustique, M. Chladni, vint à Paris il y a quelques années.

Sous l’impression des difficultés qu’il avait rencontrées dans tous ses travaux, il disait avec un ton pénétré et des gestes de dépit que personne n’aura oubliés, car par leur exagération ils touchaient presque au ridicule « Quand vous voulez soulever le plus petit coin du voile dont la nature s’enveloppe, elle répond invariablement non ! non ! non ! » Chladni aurait pu ajouter qu’au moment où elle paraît céder, elle entoure l’observateur d’embûches dans lesquelles les plus habiles tombent sans s’en douter. Quelles ont pu être dans les expériences de Volta, de Dalton, de Gay-Lussac, les causes d’erreurs dont ces physiciens illustres ne se seraient pas aperçus ? J’ai entendu dire que la goutte de mercure destinée à intercepter la communication du vase dans lequel l’air se dilatait et de l’atmosphère extérieure, laissant un peu de vide et ayant donné passage à une portion de l’air dilaté, ne s’était pas déplacée autant qu’elle l’aurait fait sans cela ; mais cette cause eût évidemment donné un coefficient trop faible, et c’est en sens contraire que pécherait, d’après les observations récentes, le nombre auquel Gay-Lussac s’arrêta. Il est bien plus probable que les parois