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Londres en 1752. Les biographes français ont déduit de la comparaison de ces deux dates la conséquence que le mérite éminent de l’illustre astronome a été reconnu chez nous plus tôt que dans sa propre patrie. Mais on a oublié qu’on peut devenir associé de l’Académie des sciences sans qu’on soit obligé de se mettre sur les rangs, tandis qu’on n’arrive à être un des cinq à six cents fellows of the royal Society, qu’après en avoir fait la demande expresse et s’être engagé à fournir une certaine cotisation annuelle, il y a donc quelque chose à rabattre de la conséquence qu’on a tirée de la nomination tardive de Bradley à la place de fellow de la Société royale de Londres.

L’illustre astronome mourut le 13 juillet 1762.


DOLLOND.

John Dollond naquit à Spitalfields, le 10 juin 1706. Son père était un ouvrier en soie, lequel, à la suite de la révocation de l’édit de Nantes (1685), crut devoir quitter la Normandie, son pays, et se réfugier en Angleterre.

John Dollond passa ses premières années à pousser la navette d’un métier de tisserand. Le goût de l’étude s’empara de lui de bonne heure. Il dévora les traités de géométrie, d’algèbre et de mathématiques appliquées qui lui tombèrent sous la main, et s’initia même assez complétement à la connaissance du latin et du grec.

Dollond se maria fort jeune, et dirigea avec une attention toute particulière l’éducation de ses enfants. Le fils aîné, Pierre, ayant montré de rares dispositions pour les