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ment développée par Gœthe, que le bleu est un mélange de blanc et de noir.

Les connaissances des anciens sur la coloration de la lumière passant à travers les corps transparents étaient bien vagues, puisqu’elles se réduisent à peu près à cette expérience rapportée par Sénèque :

« On fait des verges de verre cannelées ou parsemées d’angles saillants comme une massue. Si le rayon solaire frappe une verge de cette espèce transversalement, il en résulte une coloration semblable à celle de l’iris. » (Questions naturelles, liv. I.)

Dans ses leçons d’optique données à Cambridge dans les années 1669, 1670 et 1671, Newton exposa sa théorie de l’inégale réfrangibilité des rayons de diverses couleurs contenues dans la lumière blanche.

Les premières expériences de Newton sur la couleur des lames minces furent communiquées à la Sociéte royale de Londres, à la fin de 1675.

L’explication donnée par Newton de la couleur des corps exposés à la lumière blanche a été présentée à la Société royale au commencement de 1675.

Après avoir établi, à l’aide d’une expérience inexacte, qu’il ne serait pas possible de construire des lunettes achromatiques, Newton tourna ses vues d’un autre côté, et imagina de former, par voie de réflexion, les images que l’oculaire doit ensuite amplifier. Il ne se borna pas à ce sujet à des vues théoriques, et exécuta de ses mains un télescope, qui est conservé, avec raison, à la Société royale comme une relique. Cet instrument porte, sur une étiquette, la date de 1671.