Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/323

Cette page a été validée par deux contributeurs.

CASSINI

Jean-Dominique Cassini, le premier et le plus célèbre des quatre observateurs du même nom qui furent pendant près d’un siècle la personnification vivante de l’astronomie française, naquit à Perinaldo, dans le comté de Nice, le 8 juin 1625.

Cassini fut élevé au collége des Jésuites de Gênes ; il y montra un grand talent pour la poésie. Plusieurs productions de son jeune âge ont été conservées par les bibliophiles. Le hasard ayant fait tomber dans ses mains un traité d’astrologie, il fit diverses prédictions. Bientôt il reconnut ce qu’avait de vain et d’arbitraire cette prétendue science ; on dit même qu’il désabusa le marquis Malvasia, sénateur de Bologne, grand amateur d’astrologie et fort imbu alors de ses procédés.

À la mort de Cavalieri, en 1650, Cassini, alors âgé de vingt-cinq ans, fut nommé professeur d’astronomie à l’Université de Bologne. Peu de temps après il fit agréer, non sans beaucoup d’efforts, auprès du sénateur qui présidait à l’administration de l’église Sainte-Pétrone, le projet de substituer à la ligne tracée par Ignace Dante, une méridienne plus exactement orientée, à l’aide de laquelle il exécuta diverses observations utiles.

Cassini prit ensuite une part active et intelligente à des négociations relatives au cours du Pô, et il fut nommé par le pape directeur des fortifications du fort d’Urbain. Il publia des Mémoires sur les comètes de 1652 et 1664, et dressa des tables et des éphémérides des