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le dire. Aussi cette théorie, qu’on ne croirait pas avoir été tracée par la plume à laquelle nous devons le Discours sur la méthode, est-elle aujourd’hui entièrement et justement abandonnée.

On a dit que les idées de Descartes sur le système de l’univers furent reçues en France avec un applaudissement général ; ceci n’est pas exact. Je n’en veux pour preuve que ce passage de Gassendi, où l’on ne remarque pas, tant s’en faut, la réserve et l’aménité ordinaires de son auteur. Je ne vois personne qui ait le courage de lire les Principes jusqu’à la fin ; rien n’est plus ennuyeux, il tue son lecteur, et l’on s’étonne que des fadaises aient tant coûté à celui qui les a inventées. On doit être surpris qu’un aussi excellent géomètre que lui ait osé débiter tant de songes et de chimères pour des démonstrations certaines. »


HÉVÉLIUS

Les villes de Thorn et de Frauenburg nous ont offert dans Copernic un philosophe qui découvrit le vrai système du monde bien plus par la puissance de son génie que par le mérite de ses propres observations. Non loin de là, nous trouvons, cent quarante ans plus tard, dans la ville de Danzig, un observateur infatigable, qui porte ses investigations sur toutes les parties de la science, et qui aurait peut-être rattaché son nom aux plus brillantes découvertes, s’il avait consenti à se servir, dans la mesure des angles, des lunettes nouvellement découvertes ou, comme on disait alors, des pinnules télescopiques.