Les examinateurs de l’Inquisition jugèrent que ses réponses manquaient de sincérité, et, cette fois, on peut convenir qu’ils avaient raison.
Si l’on ne devait faire une très-large part à l’âge, aux infirmités et à la situation dans laquelle on avait placé Galilée, on serait vraiment désolé de trouver dans l’acte d’abjuration qu’il souscrivit, la promesse de dénoncer au Saint-Office, à l’inquisiteur, ou à l’ordinaire du lieu de sa résidence, toute personne, qui, à sa connaissance serait suspecte d’hérésie.
Jordano Bruno, quelques années auparavant[1], avait montré une bien plus grande fermeté, en s’écriant devant le bûcher qui devait le consumer :
« La sentence que vous venez de me lire, prononcée au nom d’un Dieu de miséricorde, vous fait peut-être plus de peur qu’à moi-même. »
Certains écrivains français ont fait remarquer avec une grande satisfaction que ces actes odieux d’une superstitieuse ignorance ne se sont pas accomplis dans notre
- ↑ Jordano Bruno avait soutenu dans des livres qui ne contribuérent pas peu à sa condamnation par les inquisiteurs, que chaque étoile était un soleil autour duquel circulaient des planètes semblables à la Terre.
Il émit la pensée qu’il y avait dans notre système plus de planètes que nous n’en voyons, et que, ni nous ne les apercevions pas, cela tenait à leur excessive petitesse et à leur grand éloignement de la Terre.